L'observation des grossesses : une occasion de mesurer indirectement la mortalité des enfants dans les pays à statistiques déficientes

Par Philippe Fargues
Français

Résumé

Fargues Philippe. — L'observation des grossesses : une occasion de mesurer indirectement la mortalité des enfants dans les pays à statistiques déficientes. Le déroulement d'une grossesse ou d'un accouchement, puis la santé du nourrisson, ne sont pas sans relation avec l'histoire des enfants précédemment nés de la mère. Les interrogatoires médicaux passés dans les centres de consultation prénatale, dans les maternités ou dans les centres de protection maternelle et infantile, portent notamment sur cette histoire. Ils peuvent fournir un indice précieux : la proportion de décédés parmi les naissances antérieures, selon l'âge de la mère. Le démographe est tenté de le convertir en un autre indice qui lui est plus familier : le complément à 1 de la série des survivants sur une table de mortalité. Les techniques existantes, qui postulent une correspondante fixe entre âges des mères et des enfants, lui sont de peu de secours, car elles s'adaptent mal aux particularités d'une population de femmes échantillonnée autour d'un accouchement. Il peut alors utiliser un résultat intéressant pour passer des données brutes à la table de mortalité : la durée moyenne d'exposition des naissances antérieures au risque de décéder dépend de l'âge de la mère et de la fécondité de la population mais pas de sa mortalité, que l'on cherche à estimer. La méthode exposée consiste à calculer la correspondance entre âges des mères et des enfants qui est propre à la population étudiée. Pour cela, il suffit de connaître la longueur des intervalles entre naissances et de recourir à une loi standard de mortalité.

Voir l'article sur Persée