Évolution démographique et attitudes politiques en Syrie.

Par Youssef Courbage
Français

Résumé

Courbage (Youssef). - Évolution démographique et attitudes politiques en Syrie Entre le populationnisme et le souci de modérer la croissance démographique, la politique syrienne de population a hésité. Accroître le nombre des hommes relevait de la volonté d'affirmer le rang d'une nation qui fit les frais de dépeçages territoriaux. Une population plus nombreuse se justifiait, par un rapport favorable des hommes aux ressources. Depuis le recensement de 1970, montrant une croissance démographique beaucoup plus forte que prévu, les planificateurs penchèrent pour une politique démographique implicite : développement économique, accès de la femme à l'école et au marché de l'emploi. Mais malgré les progrès économiques, sociaux et culturels, la fécondité resta très élevée jusqu'en 1986. Sa stabilité au plan national cachait des augmentations partielles importantes chez les femmes de tous les niveaux d'instruction. L'éducation généralisée ne put donc susciter la baisse de fécondité, d'autant plus que les femmes ne pénétrèrent pas le marché de l'emploi. Depuis le milieu des années 80, de nouveaux comportements émergent. La crise du développement, le recul de la production, agricole en particulier, l'apparition d'une économie moins rentière, ont favorisé la diminution de la fécondité, diffuse sur tout le territoire. Les femmes sont plus disposées à offrir leur force de travail. Le surcroît de dépenses dues à la formation de l'enfant, favorise aussi l'émergence de ces nouveaux comportements reproducteurs.

Voir l'article sur Persée