L'immigration et le peuplement des États-Unis
Résumé
Chesnais Jean-Claude.- L'immigration et le peuplement des États-Unis Le peuplement des États-Unis est une aventure récente. À la différence de la colonisation d'Amérique du Sud, où une petite minorité d'Européens impose sa loi à plusieurs millions d'occupants amérindiens, la colonisation d'Amérique du Nord repose sur l'importation précoce d'esclaves africains (environ 400 000, pour la plupart introduits au XVIIIe siècle) et surtout sur l'arrivée massive d'Européens (près de 40 millions), qui culmine entre 1845 et 1915. À l'époque de l'arrivée des pèlerins du Mayflower (1620), la population est encore inférieure à 1 million d'habitants. Après une période de relative fermeture des frontières (1915-1965), l'immigration a repris, en éliminant toute préférence raciale. En 1998, la population des Etats-Unis atteint 270 millions d'habitants ; sa composition ethnique se transforme en profondeur : d'ici quelques années, la population hispanique sera plus nombreuse que la population noire, d'où une inquiétude sur l'unité linguistique, jusqu'à présent réalisée autour de l'anglais et aujourd'hui menacée par la montée de l'espagnol. Dans un Etat comme la Californie, la majorité traditionnelle «blanche non hispanique» est en passe d'être devancée par les «minorités» (Hispaniques, Noirs, Asiatiques, Amérindiens). Globalement, la population des États-Unis occupe le troisième rang dans le monde, et son avantage relatif par rapport aux autres pays du G5 sera renforcé au cours des toutes prochaines décennies.