Fécondité, reproduction et remplacement. II- Les mesures transversales du remplacement

Hommage à Gérard Calot
Par Jean-Paul Sardon, Gérard Calot
Français

Résumé

Calot Gérard, Sardon Jean-Paul.- Fécondité, reproduction et remplacement Le seuil de remplacement est une notion largement utilisée pour apprécier le niveau de la fécondité d'une population, mais il existe de multiples mesures du niveau de remplacement, les divers taux bruts et nets de reproduction, qui négligent totalement l'effet des migrations internationales et de ses variations au fil du temps. C'est pourquoi le recours aux taux nets de remplacement, qui tiennent compte à la fois de la mortalité et des migrations, est préférable à celui des taux nets de reproduction, qui ne prennent en compte que la mortalité, et plus encore à celui des taux bruts de reproduction. Après avoir, dans un premier temps, rappelé la définition et les limites des divers indices existants et proposé diverses améliorations, ces articles présentent les valeurs enregistrées par ces indices dans la France de l'après-guerre et décomposent les taux de reproduction entre leurs différents éléments composants (mortalité et migrations des femmes et des fille s). Le premier article est consacré à l'approche longitudinale, le second à l'approche transversale. Trente ans apparaît être l'âge optimum pour le calcul du remplacement, car proche de l'âge moyen à la maternité. Dans les composantes du remplacement, hors fécondité, les effets propres aux filles sont toujours plus élevés que ceux propres aux femmes, tant en termes de mortalité que de migrations, même si ces effets sont de sens contraire. Avec le recul de la mortalité, c'est la migration, des filles en particulier, qui joue depuis quelques décennies le rôle le plus important, parce qu'elle relève constamment le niveau du remplacement, mais d'une quantité d'autant plus faible que l'âge auquel il est mesuré est plus bas. La prise en compte, dans la mesure du remplacement, des migrations internationales, tout comme le choix de l'âge auquel on compare les effectifs de femmes et de filles, peut donc conduire à reconsidérer le diagnostic porté sur l'avenir de la population à plus ou moins long terme, diagnostic qui doit se fonder sur les taux de remplacement transversaux et non sur les taux de reproduction longitudinaux.

Voir l'article sur Persée