Édition 2022

Les lauréates 2022 :

Ainhoa Elena LEGER et Silvia RIZZI

Pour leur article

Estimation de la surmortalité dans les régions françaises et espagnoles pendant la première vague de la pandémie de Covid-19 : application de la méthode « après/avant »

Ainhoa Elena LEGER est doctorante au sein de l’Interdisciplinary Centre on Population Dynamics de l’Université du Danemark du Sud. Titulaire d’un master de statistiques de l’Université de Padoue (Italie), elle a également suivi une formation postuniversitaire à l’École doctorale européenne de démographie. Elle s’intéresse à la mise au point de méthodes statistiques appliquées à la recherche en démographie et travaille actuellement sur les prévisions de mortalité à court terme.
Silvia RIZZI est maître de conférences à l’Interdisciplinary Centre on Population Dynamics de l’Université du Danemark du Sud, où elle a obtenu un doctorat en 2018 pour ses travaux au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de biodémographie. Ses recherches sont axées sur les prévisions de mortalité, les inégalités en matière de santé, l’analyse des causes de décès et la modélisation de données agrégées et limitées. Durant la pandémie de Covid-19, elle a estimé la surmortalité et la population concernée.

Résumé

Des estimations du surplus de décès ont été largement utilisées pour mesurer l’impact global de la pandémie sur la mortalité. On examine ici la validité d’une nouvelle méthode (méthode « après/avant »), mise au point pour prévoir le nombre de décès qui seraient attendus en l’absence d’un choc. Cette méthode est appliquée pour estimer la surmortalité durant la première vague de Covid-19 en France et en Espagne, par âge, sexe et région. Bien que les deux pays aient déclaré des nombres similaires de décès par Covid-19, l’Espagne a enregistré une surmortalité plus élevée. Les résultats confirment les différences de vulnérabilité face à la Covid-19 selon les sous-groupes de populations et les zones géographiques considérés : les adultes âgés de 75 à 85 ans ont été les plus durement touchés ; c’est en l’Île-de-France, pour la France, et dans la Comunidad de Madrid, pour l’Espagne, que la surmortalité a été la plus importante. Applicable à d’autres phénomènes démographiques, la méthode après/avant est simple, nécessite moins d’hypothèses que d’autres méthodes de prévision et se révèle moins biaisée et plus précise que celle de la moyenne quinquennale.

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