À l’intersection du genre et de l’origine nationale : quels sont les parcours professionnels des immigrants sélectionnés au Québec ?

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Par Julie Lacroix, Alain Gagnon, Vincent Lortie
Français

Les différences d’insertion dans l’emploi entre immigrés et natifs sont étroitement liées à l’origine nationale et au genre. Alors que le désavantage des hommes immigrés non occidentaux est souvent expliqué en termes de discrimination et de transférabilité du capital humain, celui des femmes immigrées repose plutôt sur un argumentaire culturel, selon lequel la participation des femmes au marché du travail serait le reflet des rôles de genre dans la région d’origine. En utilisant les données d’enquête sur les travailleurs sélectionnés au Québec, nous examinons la rapidité avec laquelle les immigrés accèdent à l’emploi selon la nationalité et le genre. Ces derniers sont tous des requérants principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés au Québec. Les facteurs liés aux « barrières culturelles », censés freiner l’accès des femmes à l’emploi, sont ainsi neutralisés dans l’analyse des différents groupes se destinant au marché du travail. Des modèles de Cox avec interactions montrent que l’effet de genre se juxtapose à celui de l’origine nationale des immigrés et révèlent des différences de genre pour l’accès au premier emploi, qui sont principalement modulées par les connaissances linguistiques. Au contraire, l’accès à un emploi conforme au niveau d’éducation diffère selon l’origine nationale, indépendamment du genre.

Mots-clés

  • intersectionnalité
  • sexe
  • genre
  • origine nationale
  • immigration économique
  • Québec
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