Les pratiques d’allaitement des immigrées et des natives en France, à partir de la cohorte Elfe

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Par Claire Kersuzan, Christine Tichit, Xavier Thierry
Français

À l’instar des pays anglo-saxons, les taux d’allaitement à la naissance en France varient de façon importante entre les mères natives (67 %) et les mères immigrées (88 %). À partir des données de l’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe), l’objectif de cet article est de décrire les pratiques d’allaitement (initiation et durée) selon l’origine géographique des parents. Le statut migratoire (migrant / non migrant) a davantage d’effet que l’origine migratoire (native avec ascendance migratoire / native sans ascendance migratoire) sur les différences d’allaitement. Quelle que soit leur région de naissance, les mères immigrées allaitent davantage à la naissance et à 6 mois que les natives. Ce sont les immigrées du Maghreb qui allaitent le plus à la maternité (93 %) et celles nées dans un pays d’Afrique subsaharienne qui allaitent le plus à 6 mois (55 %). Avoir un conjoint immigré favorise l’allaitement chez les natives, qu’elles aient ou non une ascendance migratoire. En revanche, la mixité de l’union modifie peu les pratiques d’allaitement des immigrées. L’association entre l’origine étrangère des mères et l’allaitement s’atténue néanmoins dès la deuxième génération. Les descendantes africaines issues d’une union endogame allaitent un peu plus à la naissance.

Mots-clés

  • allaitement
  • origine étrangère
  • immigré
  • deuxième génération
  • différenciation sociale et culturelle
  • alimentation infantile
  • santé
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