Qui reste à la maison ? Organisation du travail rémunéré et des congés après une naissance au sein des couples bi-actifs en Belgique

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Par Jonas Wood, Leen Marynissen
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Bien que les pays occidentaux aient connu un développement sans précédent du modèle des couples à double revenu, l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail reste insuffisante : la division du travail rémunéré entre les sexes continue d’être inégale après les naissances, et les congés parentaux sont très largement pris par les mères. À l’aide de données de panel basées sur des registres belges pour la période 1999-2010, nous évaluons l’influence des caractéristiques d’emploi relatives des conjoints avant l’arrivée d’un enfant sur les situations d’emploi et de prise de congé après la naissance. Les résultats des modèles logit multinomiaux soutiennent l’hypothèse microéconomique selon laquelle le membre du couple ayant le salaire le plus élevé, la plus longue expérience, et réalisant le plus d’heures de travail avant la naissance a le moins de probabilité de quitter le marché du travail. Peu d’éléments étayent l’hypothèse selon laquelle les modalités sexospécifiques des prises de congés seraient liées à des coûts d’opportunité moins élevés des conjoints ayant des salaires plus faibles ou un accès plus facile aux congés parentaux. Enfin, les simulations indiquent qu’au niveau macro, l’impact des caractéristiques d’emploi avant la naissance n’est pas assez fort pour aller au-delà des inégalités de genre post-naissance, particulièrement pour le recours au congé parental qui reste fortement lié aux normes sexuées et aux institutions.

Mots-clés

  • genre
  • parcours de vie
  • emploi parental
  • congé parental
  • travail et famille
  • Belgique
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