Du désir d'adoption à l'accueil d'un enfant.

Une enquête en France
Par Catherine Villeneuve-Gokalp
Français

Résumé

Une enquête réalisée dans dix départements français à partir de l’étude de 1 856 dossiers de personnes qui ont terminé une procédure d’adoption en 2001 ou 2002, complétée par une enquête postale, a permis de mieux connaître le déroulement, la durée et l’issue des procédures d’adoption, les caractéristiques démographiques et sociales des candidats et celles qui sont favorables ou défavorables à l’issue de leur démarche. Un candidat sur deux parvient à adopter à l’issue d’une procédure d’une durée moyenne proche de trois ans. Les autres n’obtiennent pas l’agrément, moins parce qu’il leur est refusé (8 %) que parce qu’ils abandonnent leur projet avant (16 %). Un candidat sur quatre obtient l’agrément mais n’adopte pas d’enfant, soit parce que sa demande n’est pas retenue par les autorités chargées des apparentements, soit parce qu’il renonce à son projet, le plus souvent découragé par l’attente ou les difficultés des démarches. Les candidats sont majoritairement des couples sans enfant, stériles, socialement et économiquement favorisés. Les services sociaux ont tendance à privilégier ces catégories au cours de la procédure d’agrément, ce qui contribue à une auto-exclusion des candidats qui anticipent une issue négative à leur demande. Il existe de fortes variations entre départements, mais contrairement aux idées reçues, elles portent moins sur la décision d’agrément que sur la fréquence des abandons ou sur les facilités d’accès à l’adoption internationale.

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