Vagues de chaleur, fluctuations ordinaires des températures et mortalité en France depuis 1971

La conjoncture démographique en France
Par Grégoire Rey, Anne Fouillet, Éric Jougla, Denis Hémon
Français

Résumé

De 1971 à 2003, six vagues de chaleur majeures ont été enregistrées en France métropolitaine, toutes accompagnées d’une forte surmortalité. Les causes médicales directement liées à la chaleur n’expliquent qu’une partie de cette surmortalité, et pratiquement toutes les causes médicales de décès sont en excès. Certaines populations s’avèrent plus particulièrement vulnérables, les personnes âgées et les sujets ayant certaines pathologies spécifiques. La mortalité est également corrélée aux variations quotidiennes « ordinaires » des températures estivales. Un modèle ajusté sur la période 1975-2003 a permis d’identifier des indicateurs de température très prédictifs de la mortalité quotidienne. Ce modèle a ensuite été utilisé pour prédire la mortalité au cours des étés 2004 à 2006 à partir des températures enregistrées pendant cette période ; il montre que si la canicule de juillet 2006 a bien été accompagnée d’une surmortalité importante, elle n’a cependant entraîné que le tiers de la surmortalité que l’on pouvait attendre. Il semble donc que la « vulnérabilité » de la population française à la vague de chaleur de juillet 2006 ait été sensiblement inférieure à ce qu’elle avait été au cours de la période 1975-2003. L’ensemble de ces observations souligne à la fois l’importance des risques de mortalité liés à la chaleur mais aussi la part majeure que peut jouer l’adaptation des populations face à ces risques, comme cela a probablement été le cas après la canicule de 2003.

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