Effet de l'adoption de la CIM-10 sur la continuité de la statistique des décès par cause. Le cas de la France

Par France Meslé, Jacques Vallin
Français

Résumé

La reconstruction de séries temporelles cohérentes de décès par cause classés selon la version la plus récente de la Classification internationale des maladies (CIM) s’avère particulièrement difficile en France depuis qu’a été adoptée, en 2000, la 10e révision de la CIM. Non seulement les changements opérés par cette dernière sont nombreux et complexes, mais la France a aussi cette année-là radicalement changé son mode de production de la statistique des causes de décès en substituant la codification automatique à la codification manuelle. Il est quasiment impossible de faire la part entre les ruptures statistiques dues au changement de nomenclature et celles qui tiennent à l’automatisation de la procédure. La réalisation très louable par l’Inserm d’une double codification (selon la CIM-9 et selon la CIM-10) sur un échantillon de décès n’est hélas que d’un secours limité en raison du trop petit nombre d’observations ainsi traitées. Peut-on s’appuyer avec plus de succès sur les résultats obtenus à plus grande échelle aux États-Unis ou en Angleterre ou sur une analyse approfondie des causes multiples de décès ? Rien n’est moins sûr.