Des causes aux conséquences du divorce : histoire critique d'un champ d'analyse et principales orientations de recherche en France

Par Anne Lambert
Français

Résumé

L’article présente une histoire critique de la constitution du divorce comme objet d’étude sociologique et rend compte des principales orientations actuelles de recherche en France dans ce domaine. Sensible au contexte politique dans lequel elle s’est développée, la sociologie du divorce a longtemps été influencée par des considérations idéologiques, comme en témoigne l’opposition de Durkheim au rétablissement du divorce par consentement mutuel. L’étude sociologique du divorce prend véritablement son essor lors de la refonte du Code civil à la fin des années 1960, alors que se constitue derrière le doyen Carbonnier une équipe de recherche interdisciplinaire chargée de faire progresser la connaissance de la divortialité des Français. La démographie quantitative occupe alors une place centrale dans les recherches. À partir des années 1980, face à la banalisation du divorce dans la société française mais aussi devant le développement des unions sans mariage et des séparations sans divorce, la sociologie du couple connaît un tournant à la fois théorique, méthodologique et épistémologique. Elle se consacre dès lors quasi exclusivement à l’après-divorce, délaissant les causes et les processus de rupture. Une rapide comparaison internationale montre que l’analyse causale et statistique du divorce reste, au contraire, très présente à l’étranger.

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