Nouveaux aspects de la mortalité infantile

Par Roland Pressat, Catherine Lantoine
Français

Résumé

Lantoine Catherine et Pressât Roland. — Nouveaux aspects de la mortalité infantile. Le recul considérable de la mortalité infantile depuis la dernière guerre a tenu essentiellement, dans un premier temps, à la baisse des décès de nature exogène, ayant lieu principalement entre 1 et 12 mois. Mais l'évolution récente de la mortalité endogène a modifié la répartition des décès entre la naissance et le premier anniversaire. Pour mettre en évidence ces transformations, nous avons construit des tables de mortalité infantile pour différents pays et pour des périodes plus ou moins longues : l'importance relative des décès des premiers moments de la vie qui, pendant toute la période de recul important de la mortalité infantile, n'a fait que croître, est maintenant partout en décroissance au point que les situations tendent à se rapprocher. Le moment de reversement de tendance se produit, dans tous les pays observés, à des niveaux de mortalité infantile assez variables, mais à des dates assez voisines (autour des années 1970). L'état des techniques médicales a permis d'agir de façon décisive sur les affections de nature endogène, en réduisant sensiblement les décès du premier mois, mais en reportant aussi au-delà d'un mois une partie des décès correspondant à ces affections. Le bouleversement de la structure par âge de la mortalité infantile met en échec l'ajustement qui a permis pendant longtemps de séparer mortalité endogène et exogène (selon la formule de Bourgeois-Pichat). Les décès endogènes se trouvent dispersés au long de la première année. La répartition des décès entre 1 et 12 mois est loin d'être uniforme, et on observe actuellement une tendance à la concentration des décès infantiles entre 1 et 6 mois.

Voir l'article sur Persée