La baisse de la fécondité depuis 1965 : moins d'enfants désirés et moins de grossesses non désirées

Par Henri Leridon
Français

Résumé

Leridon Henri. — La baisse de la fécondité depuis 1965 : moins d'enfants désirés et moins de grossesses non désirées. Les données de l'enquête sur la fécondité en France, effectuée par l'INED en 1978, permettent d'analyser l'évolution du nombre des naissances selon qu'elles résultaient de grossesses non désirées, de grossesses mal planifiées, ou de grossesses désirées. De 1963-67 à 1973-77, la fécondité totale a baissé de 29%, mais le nombre des grossesses non désirées a diminué deux fois plus vite (— 54%); des générations 1933-37 aux générations 1943-47, la descendance finale aura baissé de 13 %, et le nombre de grossesses non désirées de 41 %. Pour les années ou générations les plus récentes, la fécondité non désirée représente environ 13 % du total, contre 20 % dix ans plus tôt (avec en plus, à l'époque, 21 % de grossesses mal planifiées). L'évolution de la fécondité « désirée » est comparée avec celle du « nombre idéal d'enfants », tirée d'autres enquêtes de l'INED. Au total, la baisse rapide de la fécondité qui a été observée en France de 1965 à 1975 est imputable pour un peu moins de moitié (ou un peu plus de moitié, selon que l'on considère les indicateurs « du moment » ou de génération) au renforcement des pratiques de régulation des naissances, l'autre moitié résultant de la baisse de la fécondité désirée. Il est important de souligner que ces deux évolutions ne se sont certainement pas faites de manière indépendante.

Voir l'article sur Persée