La baisse de la fécondité arabe

Par Philippe Fargues
Français

Résumé

Fargues Philippe.— La baisse de la fécondité arabe. La fécondité des populations arabes commence à fléchir, mais avec de fortes disparités régionales. L'article présente d'abord les niveaux et les tendances les plus récentes révélées par l'état civil dans les quelques pays où ses données sont fiables. Les facteurs d'évolution dans le temps et de variation dans l'espace sont ensuite examinés. Une lente élévation de la fécondité avait précédé la baisse enregistrée ces dernières années. Ces deux mouvements de sens inverse trouvent leur origine dans les transformations du mariage : régression du divorce durant la première moitié du vingtième siècle, puis élévation de l'âge des filles au premier mariage. Bien liées aux différences de fécondité à l'intérieur de chacun des pays arabes, l'urbanisation et la scolarisation n'expliquent ni l'une ni l'autre ses variations entre pays. Dans les populations arabes, le second facteur se trouve tantôt associé à la baisse de la fécondité tantôt à son maintien, peut-être parce qu'en favorisant les garçons, l'école accroît l'inégalité future entre les conjoints. Le taux de participation des femmes aux activités économiques exercées hors du foyer est en revanche bien corrélé au déclin de la fécondité, sans doute parce qu'il est un bon témoin des évolutions des rôles familiaux.

Voir l'article sur Persée