Évolution et variations géographiques de la surmortalité masculine : du paradoxe français à la logique russe

Par Jacques Vallin, France Meslé
Français

Résumé

Meslé (France), Vallin (Jacques).- Évolution et variations géographiques de la surmortalité masculine : du paradoxe français à la logique russe Dans les pays occidentaux, depuis un siècle, et notamment dans les années 1950 à 1980, la surmortalité masculine s'est considérablement accrue alors que l'espérance de vie augmentait, donnant à penser que les femmes ont davantage que les hommes profité du progrès sanitaire. Pourtant, durant toute cette période, un phénomène d'apparence contraire caractérise les variations géographiques : plus l'espérance de vie est forte, plus la différence entre sexes est faible. Ce paradoxe, particulièrement net en France, s'explique par le fait que les causes de décès qui dominent la géographie de la mortalité ne sont pas les mêmes que celles qui se trouvent pour l'essentiel à l'origine des progrès de l'espérance de vie. Dans le premier cas, il s'agit surtout de causes spécifiquement masculines au premier rang desquelles l'alcoolisme, alors que dans le second, ce sont les maladies cardio-vasculaires et les cancers, dont l'évolution est plus favorable aux femmes. Dans les pays de l'est, et tout particulièrement en Russie, où la mortalité a augmenté au cours des trente dernières années, on observe, au contraire, une parfaite cohérence entre le relief géographique de la mortalité et l'évolution de l'espérance de vie : les mêmes causes (notamment celles liées à l'alcool et à la violence) étant responsables à la fois des variations géographiques de l'écart entre sexes et d'une grande part de la détérioration de la situation sanitaire du pays.

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