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Le Prix Jeune Auteur·e 2024 a été attribué à Dahye Kim

pour son article : Les femmes héritent-elles moins que leurs frères ? Inégalités des sexes devant l’héritage et les transferts intergénérationnels en Corée du Sud, 1971-2010

Dahye Kim est post-doctorante au département travail social et administration sociale à l’Université de Hong Kong. En tant que spécialiste des politiques publiques, elle s’intéresse au rôle des politiques sociales dans le contexte de l’évolution démographique de l’Asie, notamment l’évolution des normes en matière de genre, la diminution de la taille des familles et le vieillissement. Ses travaux ont été publiés dans des revues à comité de rédaction telles que le Journal of Development Studies, le Journal of Marriage and Family, le Journal of Family Issues, The Journals of Gerontology : Series B, and Research on Aging. Elle poursuit actuellement ses recherches dans le cadre de projets portant notamment sur l’impact des politiques sociales liées à la COVID-19 dans le monde, la vulnérabilité financière du veuvage, le vieillissement sans enfant, les soins de proximité et les soins de longue durée, ainsi que les positions vis à vis de l’aide sociale en Asie de l’Est.

Résumé

En dépit des modifications apportées dans de nombreux pays au droit des successions pour faire progresser l’égalité des sexes, l’efficacité de telles réformes reste incertaine. Cette étude examine le cas de la Corée du Sud, qui a réformé son droit des successions de façon à promouvoir l’égalité des sexes en 1991. À partir des données de deux enquêtes ménages nationales, notre recherche explore les transferts intergénérationnels (héritages et donations entre vifs) sur une période de quarante ans (1971-2010), et distingue trois groupes en fonction de la date de décès du père des héritiers : avant la réforme, peu après la réforme, et bien après la réforme. Même après la réforme, les résultats ne révèlent aucune réduction des disparités entre les sexes en matière de transferts intergénérationnels, parmi le faible nombre d’individus ayant déclaré avoir reçu un héritage ou des donations. Les donations entre vifs sont devenues un mode privilégié de transmission du patrimoine aux fils peu de temps après. La réforme n’a pas non plus permis d’instaurer un partage égal des parts entre les héritiers : de nombreux ménages ont continué à procéder à des partages inégaux par le biais de testaments et de négociations familiales. Ces résultats indiquent que la suppression des clauses discriminatoires du droit de succession n’est que la première étape vers l’égalité des sexes en matière de transferts intergénérationnels. Les normes sociales et culturelles prennent souvent le pas sur les réformes juridiques.

Jury international du concours 2024

Présidente : Marianne Kempeneers (Université de Montréal, Canada)

Membres :
Bruno Schoumaker (Université catholique de Louvain, Belgique)
Laura Bernardi (Conseil national de la recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique, Lausanne, Suisse)

Membres non votants :
Damien Bricard (Irdes, France)
Géraldine Duthé (Ined, France)
Delphine Remillon (Ined, France)

 

Lauréats des éditions précédentes

Lauréat 2015
Lauréats 2017
Lauréate 2018
Lauréate 2019
Lauréat 2020

Lauréate 2021
Lauréates 2022
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