Estimer la mortalité aux âges élevés dans les pays à données incomplètes : les estimations basées sur la survie des parents sont-elles affectées par des biais de sélection ?

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Par Ashira Menashe-Oren, Bruno Masquelier, Benjamin-Samuel Schlüter, Stéphane Helleringer
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La mortalité aux âges élevés reste peu documentée dans les pays où les systèmes d’enregistrement et les statistiques de l’état civil sont incomplets. Les enquêtes comportant des questions sur la survie des parents peuvent contribuer à combler cette lacune en fournissant des estimations de la mortalité des plus de 50 ans. Notre article évalue si des biais de sélection pourrait altérer la qualité de ces estimations. Nous analysons les données de trois observatoires de population et de santé regroupant 9 600 femmes et 8 500 hommes. Nous appliquons des modèles de Cox afin d’estimer la mortalité des femmes et des hommes âgés de 50 à 89 ans en fonction du nombre de leurs filles adultes (qui sont généralement les répondantes aux enquêtes). Les résultats indiquent que les personnes sans enfant vivant au moment de l’enquête font face à un risque de décès plus important. Les estimations de mortalité déduites des déclarations sur la survie des parents sont donc susceptibles de sous-estimer les niveaux de mortalité après 50 ans, même si aucun biais systématique n’apparaît clairement. La collecte de données sur la survie des parents constitue finalement un outil prometteur pour mesurer la mortalité aux âges élevés, étant donné le faible risque de biais de sélection.

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