L'influence de la fratrie d'origine sur le nombre souhaité d'enfants à différents moments de la vie

L'exemple de la France
Par Arnaud Régnier-Loilier
Français

Résumé

On s’intéresse dans cet article aux facteurs qui influent sur la formation et l’évolution au cours de la vie des projets de fécondité. En particulier, on fait l’hypothèse que le nombre souhaité d’enfants déclaré par une personne est le reflet de ses expériences de vie familiale. À partir des données de l’enquête Intentions de fécondité effectuée en France par l’Ined et l’Insee en 1998 et d’entretiens qualitatifs réalisés auprès de jeunes parents, on observe que les personnes qui n’ont pas encore d’enfant forment leurs projets en fonction des seules références familiales qu’elles connaissent, à savoir leur enfance et notamment leur fratrie d’origine (plus on a de frères et sœurs et plus on souhaite avoir d’enfants, en moyenne), mais que cet effet ne se retrouve pas chez les parents d’un ou de deux enfants. L’expérience d’un premier enfant fait prendre conscience des implications concrètes de la parentalité (émergence des difficultés à concilier vie familiale et activité professionnelle par exemple) et, dès lors, la détermination du nombre souhaité d’enfants répond à d’autres logiques. Néanmoins, on observe à partir de l’enquête Étude de l’histoire familiale (Insee, 1999) que la taille de la fratrie d’origine a in fine un effet sur la descendance finale, résultat qui réinterroge du même coup la portée des questions d’intentions.

Voir l'article sur Cairn.info