Le handicap en milieu carcéral en France

Quelles différences avec la situation en population générale ?
Par Aline Désesquelles
Français

Résumé

En 2001, une extension de l’enquête Handicaps, incapacités, dépendance (dite HID) a été réalisée auprès d’un échantillon de près de détenus en France. Un détenu sur deux a au moins une incapacité, et la fréquence des incapacités d’origine psychique apparaît particulièrement élevée. À structure par âge et par sexe similaire, la prévalence des incapacités d’origine physique est près de trois fois plus élevée en milieu carcéral qu’en population générale. Cet écart résulte de deux effets qu’il est difficile de dissocier : un effet de sélection à l’entrée, d’une part, et un effet de la détention, d’autre part. On observe ainsi que parmi les condamnés à de longues peines, après contrôle de l’âge, l’ancienneté de la détention est significativement corrélée à la présence d’incapacités.
Les détenus en situation d’incapacité sont susceptibles d’avoir besoin d’une aide, qu’il s’agisse d’une aide humaine, d’équipements particuliers ou encore d’aménagements dans la cellule. 8 % des détenus sont dans ce cas. La demande d’aide apparaît particulièrement fréquente chez les détenus ayant des déficiences motrices, mais aussi chez des détenus souvent plus âgés, dont le point commun est la présence d’une déficience sensorielle mais qui cumulent souvent plusieurs types de déficiences.

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