Mortalité par tuberculose chez les juifs de Tunis (Tunisie) dans la première moitié du XXe siècle

Notes de recherche
Par Daniel Cattan, Alain Mallet, Josué Feingold
Français

Résumé

Des études réalisées dans différentes pays ont montré que la mortalité par tuberculose était plus faible dans les populations juives que dans les autres communautés vivant dans les mêmes régions. Cette situation a également été constatée dans la ville de Tunis. Notre étude a pour but de mieux analyser ce fait à partir des statistiques de mortalité de la ville de Tunis. Elle montre que dans la première moitié du XXe siècle, c’est-à-dire avant l’apparition des traitements antibiotiques, la mortalité par tuberculose était plus faible dans la population juive que dans les populations musulmane, française, italienne et maltaise ; en revanche, le taux de mortalité infantile était plus élevé dans la population juive que dans les populations italienne ou française. Par exemple, au cours de la période 1919-1939, en moyenne annuelle, ces deux taux s’établissent respectivement à 81 pour 100 000 et 164 pour 1 000 dans la population juive, contre 193 pour 100 000 et 107 pour 1 000 dans la population française. Cette situation ne peut s’expliquer par les conditions de vie ; on ne peut cependant exclure le rôle d’une alimentation différente, la consommation de viande casher dans la population juive pouvant éviter la contamination par le bacille tuberculeux bovin. Des facteurs génétiques sont également avancés, mais leur rôle n’a pu être mis en évidence avec certitude.

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