Les premières tables de mortalité de l'Union soviétique (1958-1959)

Par Roland Pressat
Français

Résumé

Peu abondantes entre les deux guerres, les données sur la population de l'Union soviétique avaient complètement disparu après 1940. Ce n'est que vers 1955 qu'elles ont fait timidement leur réapparition; ces données récentes ne concernent jamais que les années postérieures à 1950 et, le plus souvent, ne renseignent que de façon très globale. On savait de la sorte que le taux brut de mortalité était très bas en Union soviétique (moins de 8 décès pour 1.000 habitants depuis 1956), sans pouvoir démêler, de façon précise, les rôles respectifs joués par la composition par âge de la population et par les conditions intrinsèques de la mortalité (synthétisées par la durée de vie moyenne), dans la détermination de ce taux. Puis, des durées de vie moyenne (ou espérances de vie à la naissance), ont été données, sans autre indication, par la Direction centrale de la Statistique; ces chiffres ont été repris par l'Annuaire démographique des Nations~Unies. Pour compléter notre information, nous disposions du taux de mortalité infantile dans les années récentes (35 °/oo en 1960), et de quelques séries de taux de mortalité par groupe d'âges (sexes réunis). On pouvait en conclure que la mortalité avait considérablement diminué depuis la fin de la guerre, et que le niveau actuel ne différait pas sensiblement de celui observé dans les principaux pays occidentaux; la forte surmortalité masculine retenait l'attention. La publication toute récente de tables de mortalité détaillées, pour la période 1958-1959, enrichit considérablement notre information.

Voir l'article sur Persée