La contribution des étrangers à la natalité en France

Par Odile Rabut, Solange Hémery
Français

Résumé

La question de l'apport étranger à la population française et plus particulièrement au nombre annuel de naissances a fait l'objet, dans le passé, de plusieurs études que nous mentionnons brièvement : En 1927, M. A. Sauvy a évalué à 1 134 940 le nombre de francisations dans le sens le plus général du mot, de 1891 à 1925, chiffre qui correspond à peu près au nombre de Français d'origine récente vivant en 1926. Les calculs ont été remontés jusqu'en 1871. En 1940, H. Kloss obtient un chiffre un peu plus faible, 1 073 100 en 1926 et 1 551 000 en 1931. En 1942, Pierre Depoid a repris la question de façon plus générale encore et parvient au chiffre de 1 102 000 en 1926 et 1 558 000 en 1931, mais un malentendu sur une définition a entraîné une légère sous-estimation. D'autre part, Adolphe Landry avait estimé que l'accroissement de 13 millions de la population française (28 à 41 millions) de 1801 à 1936 se décomposait ainsi : Reproduction — 5 millions. Guerre 1914-1918 — 3. Allongement de la vie +16. Immigration + 5. Par ailleurs, M. R. Nadot a, en 1967, évalué l'effet de l'immigration, tant française qu'étrangère, sur la natalité. Mlle S. Hémery, chef de la division Mouvement de la population et études démographiques de l'I.N.S.E.E. et Mlle O. Rabut, qui était chargée de mission au département de la Conjoncture de l'I.N.E.D., analysent les données statistiques disponibles sur les naissances de parents étrangers depuis la dernière guerre. Cet article est l'un des derniers travaux d'Odile Rabut, décédée accidentellement le 8 juillet dernier. L'I.N.E.D. renouvelle ici l'hommage à la mémoire de ce chercheur dont la disparition a été ressentie douloureusement par tous ses collègues (voir Population, 1973, n°4-5, page 753).

Voir l'article sur Persée