Dimension idéale de la famille, fécondité et politique démographique. Nouvelles données dans les pays de la Communauté économique européenne et interprétation
Résumé
Girard Alain et Roussel Louis. — Dimension idéale de la famille, fécondité et politique démographique. Nouvelles données dans les pays de la Communauté économique européenne et interprétation. Le nombre moyen « idéal » d'enfants par famille, d'après les sondages d'opinon, est plus élevé que le nombre moyen « effectif » d'enfants mis au monde par femme, d'après les données du moment (indice synthétique de fécondité). De nombreux commentateurs en concluent que les Français ont moins d'enfants qu'ils n'en « désirent ». Des obstacles matériels ou financiers, insuffisamment levés par l'action publique, s'opposeraient à la réalisation de leurs aspirations. Cet article donne des exemples de cette interprétation et en conteste le bien fondé. Le phénomène est commun à tous les pays industriels, notamment à ceux de la Communauté économique européenne. En réalité, on ne saurait rapprocher directement deux « moyennes », qui reposent sur des « distributions » radicalement différentes. Le concept de dimension « idéale » de la famille exprime une norme collective, très précise, ignorant par sa nature la diversité des destins individuels, qui entre en compte dans le calcul d'un indice de fécondité.