La nuptialité à l'épreuve de la cohabitation

Par Xavier Thierry
Français

Résumé

Thierry (Xavier). - La nuptialité à l'épreuve de la cohabitation Le développement de la cohabitation hors-mariage a considérablement affaibli la portée des études de nuptialité qui restituent uniquement les unions légales. Une approche complémentaire considérant l'ensemble des unions dès leur formation s'avère nécessaire. Dans cette étude de la conjugalité, le premier événement étudié sera la mise en couple, et non plus le mariage. Mais comment transposer les principes d'analyse de la nuptialité au traitement de ces nouveaux événements lorsque, en présence d'« événements perturbateurs» fréquents, les hypothèses habituellement utilisées pour le calcul des indices ne sont plus satisfaisantes ? En s' inspirant des suggestions faites par Patrick Festy, l'auteur présente un article didactique d'analyse démographique (écriture des hypothèses, formulation des indices, modes de calcul, analyse de la vraisemblance des résultats selon les hypothèses). Les phénomènes décrits sont les formes d'entrée en union et le devenir de ces cohabitations. L'application de ces principes aux chiffres de l'enquête sur la Régulation des naissances (INED, 1988) permet de remarquer notamment que la diffusion d'une nouvelle possibilité d'union n'a pas modifié la propension générale des individus à vivre en couple, mais a contribué à la rendre plus précoce. Toutefois les candidats à la cohabitation sont plus âgés que les adeptes d'une union traditionnelle. Ensuite la cohabitation est peu durable : moins d'une sur dix subsiste après dix ans. Les fins de cohabitation s'expliquent en dominante par la légalisation de l'union, la fréquence des séparations occupant une part réduite. Mais le devenir des cohabitations évolue au fil des promotions : le mariage est une issue moins fréquente et plus tardive, tandis que la séparation progresse.

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