La fécondité au Cameroun

Nuptialité et fécondité en Afrique
Par Nicole Bella
Français

Résumé

Bella (Nicole). - La fécondité au Cameroun : niveaux et tendances L'Enquête Démographique et de Santé réalisée en 1991 au Cameroun donne les chiffres les plus récents sur le niveau de fécondité dans ce pays. L'ISF y est estimé à 5,8 enfants en moyenne par femme à cette date. Si l'on en croit les résultats de la précédente enquête (1978) qui donnait un nombre moyen d'enfants de 6,5, le Cameroun connaît un léger fléchissement de sa fécondité (11 %). Cette diminution est surtout le fait de l'évolution de ce phénomène en milieu urbain et plus précisément à Yaoundé/Douala, les deux principales villes du pays. L'ISF y est passé de 5,3 en 1978 à 4,4 en 1991, soit presqu'un enfant de moins. Outre l'évolution de la fécondité au Cameroun, l'article traite également des déterminants de la fécondité en 1991. Il ressort de cet article que ce phénomène y demeure quasi naturel puisqu'il continue d'être déterminé par la période de non susceptibilité post-partum associée à l'allaitement et l'abstinence sexuelle post-partum. La pratique de l'allaitement maternel et de l'abstinence réduit à elle seule la fécondité de plus de 40 %, et la nuptialité de 17 %. A ces deux facteurs, il convient d'ajouter la stérilité primaire qui touche encore 10% des femmes de 45-49 ans et dont l'effet inhibiteur sur la fécondité n'est pas à négliger (11 %). L'incidence de la contraception est quant à elle faible puisque seules 4 % des femmes utilisaient la contraception en 1991. Ce taux de prévalence est à mettre en parallèle avec une demande d'enfants qui demeure élevée (6,8 enfants désirés en moyenne par femme). On le voit donc, l'évolution future de la fécondité au Cameroun sera déterminée par ceux de ces déterminants proches (en l'occurrence la contraception) qui pourraient à leur tour être in- luencées par le comportement de la population face à un environnement socioéconomique actuellement défavorable.

Voir l'article sur Persée