Les enfants nés sans filiation en France, 1965-1994

Par Francisco Munoz-Pérez
Français

Résumé

Munoz-Pérez Francisco. -Les enfants nés sans filiation en France, 1965-1994 Chaque année naissent en France des enfants sans aucune filiation légale, ni maternelle ni paternelle. Dans les années 1960, le nombre élevé de ces naissances -autour de 2000- était imputable à l'absence d'une protection contraceptive efficace mais aussi à l'opprobre social et à l'interdit juridique dont souffrait l'enfant adultérin. Depuis les années 1980, alors que les naissances non désirées se sont raréfiées, le nombre d'enfants qui naissent sans filiation semble demeurer stable, autour d'un millier chaque année. Cependant, certains indices attestent de la marginalisation accrue des mères de ces enfants. Il y a trente ans, deux tiers des enfants nés sans filiation étaient reconnus après la naissance, soit par la mère seule, soit par le père seul, soit, cas le plus fréquent, par les deux. Aujourd'hui, ils ne sont reconnus que dans un cas sur sept ou sur huit, dont une moitié par la mère seule, et l'autre moitié par les deux parents, tandis que la reconnaissance par le père seul est devenue pratiquement inexistante. En revanche, l'immense majorité des enfants non reconnus sont adoptés, presque toujours avant l'âge de trois ans. Au total, moins d'un enfant sur dix reste définitivement sans filiation, proportion tout à fait comparable à celle d'il y a une trentaine d'années.

Voir l'article sur Persée